La légende raconte qu'un beau jour, au
XXVIIe siècle avant J.C., l'impératrice chinoise Xi-Ling-Chi, épouse sublime de
l'empereur Huang-Ti, prend son thé sous un arbre, un mûrier. Un souffle de
vent, un cocon de bombyx tombe dans sa tasse. Surprise, car avec la chaleur de
l'eau chaude, le fil se détend. De ses fines mains, elle saisit le fil unique,
le déroule ...
Aujourd'hui point de bas nylon, mais un
regard sur les publicités et l'iconographie du début du XXe siècle des bas de soie. Car avant notre époque d'or, la naissance des bas nylon et leur apogée sensuelle (années 40-50-60), il y a eu des bas de coton et de soie. Les derniers étaient l'apanage des élégantes, des femmes bénéficiant de moyens financiers réels en relation avec leurs modes. Sachez que durant la Belle Epoque, certaines femmes avaient une tenue du matin, une tenue d'après-midi ou de goûter, de dîner aussi, les variantes étaient nombreuses, les froufrous aussi, du moins les épaisseurs entre linge de corps (pas encore les dessous actuels) et linge de confort, corsets et autres sous-robes et robes, voire tabliers.
Les bas de soie étaient produits en France, en particulier dans la Vallée du Rhône et dans les Cévennes. Une production nécessitant des mûriers, des arbres à larges feuilles mangées par les chenilles du bombys, un papillon spécifique, des élévages, de la main-d'oeuvre souvent féminines pour ensuite ébouillanter les cocons, dérouler et filer la soie. Des magnaneries, des petites usines spécialisées dans le traitement de la soie, avec toutes les étapes, des étuves pour obtenir des soies brutes ou fines, un travail de précaution à forte valeur ajoutée financière pour les propriétaires, une source économique importante pour la région, même si les conditions de travail étaient dures.
Au final des bas de soie, fins certes pour l'époque mais avec un ressenti actuel proche des 30 deniers, une finesse exceptionnelle, une douceur tout aussi exceptionnelle, une beauté pour des jambes que l'on ne voyait jamais sous les robes longues. Il ne reste que peu, trop peu de ses bas si fragiles. Pas ou peu de pochettes en carton avec les illustrations ci-dessous :
Je vous recommanderai le livre sur la soie, sur la région des Cévennes, sur ce morceau d'histoire avant le bas nylon :
"La Fille du Fil"
La soie, une histoire de femmes cévenoles
par Karine Bergami
Nylonement