lundi 25 mai 2015

Aider, Aimer, Vivre

J'ai utilisé ce slogan durant les dernières années pour défendre un processus de vie et d'amour, celui de chacune et chacun. Celui aussi de la prévention face au sida, une maladie sournoise comme les autres, profitant des instants de relâchement, des sentiments, des envies charnelles encore plus fortes.


Une maladie d'amour !


Donc il faut continuer à l'enrayer, à se protéger, à s'aider, à s'aimer aussi, avec toutes les folies que nos corps peuvent souhaiter, partager, assouvir dans un duo de plaisirs. Il faut vivre.






Parfois s'ajoute d'autres soucis, pas une maladie, pas un simple souvenir trouble, pas une angoisse envolée après quelques minutes, mais un acte, consenti ou non, et une fatalité. Une grossesse, un début de grossesse non souhaitée pour être précis. Personne ne joue avec son corps, personne ne veut jouer avec une conception, personne ne veut cela. Ni les douleurs psychologiques d'être trop jeune pour une erreur de protection, d'être trop soi-même pour ajouter un membre dans la famille, d'être la victime sans comprendre le script de cette mauvaise histoire, ni aucune souffrance pour les premiers jours, les premières semaines qui défilent trop vite face à l'immobilisme de notre société.  


Oui, Mme VEIL a un jour ouvert la porte sur la honte, sur des étapes malheureuses et volontairement cachées de certaines vies, sur les morts dans des souffrances atroces, juste pour ne pas être mère au bon moment. Car celles qui ont un jour choisi l'avortement, elle voulaient simplement décider, non par fantaisie, ni même par liberté évidente de leur sexualité, mais bien dans un projet de vie, de famille. Car le foetus peut devenir un bébé, un enfant, une vie, une éducation, un parcours de vie, et tout cela doit pouvoir être assumer, souhaiter. Or parfois le début de l'histoire est bien différent. Le choix est cruel, mais la décision doit être aidée par notre société moderne. Je vous ferai grâce des motivations, surtout religieuses, non pas culturelles, des uns et des autres. Je laisse la honte se propager sur ceux qui ont décidés, qui ont forcés, qui ont bannis cette idée tout en bannissant celles qui gardaient ces enfants non souhaités. Troublant paradoxe des "bien-pensants", ne souhaitant pas assumé le projet de vie qu'ils imposaient, faisant suite à la décision qu'ils imposaient aussi.




Oui, l'avortement est un droit, légal en France depuis des décennies, pour ne pas jouer, j'insiste, avec son corps, la contraception existe aussi, mais pour se libérer d'une vie non souhaitée. Mais surtout pour le faire de façon médicalement assistée. Car les faiseuses d'anges, souvent décriées, furent sources de complications, mais aussi de vies réellement libérés d'un poids impossible à porter. Mais nous sommes en 2015, la société nous emporte dans des chemins de modernité, avec du progrès chaque jour, bon ou moins bon, profitable souvent ;-). L'humain doit pouvoir profiter des avancées de ce système, librement. Car parler autour de vous, vous serez surprises, du silence, de certains secrets tardifs, sur ce sujet. Hommes responsables de maternité non souhaitée, pris dans le piège de devenir père malgré eux, lâches professionnels aussi. Femmes enceintes malgré elles, coincées dans l'étau de leurs contraintes de vie, famille, boulot, réalité.

Aujourd'hui, il faut donner librement accès au soutien psychologique, aux moyens légaux de fin de grossesse. C'est une liberté, pas une fantaisie, un  véritable droit.

Il y aura toujours autant de sourires après, de beaux bébés souhaités, de vies sereines. Et ce, malgré le choix douloureux pour ceux et celles qui ont un jour eu recours à l'avortement. Ce n'est une décision prise à la légère. Aidons, aimons, vivons !





PS : une association WOMEN on WAVES dirigée par la Docteur Rebecca GOMPERTS utilise le net pour défendre ce droit, pour fournir des solutions à celles qui sont derrière les barreaux d'une religion, d'une idéologie culturelle ou politique les empêchant d'avoir ce libre-choix.


Mots & Emotions

1 commentaire:

  1. Avec l'élégance de vos mots, cher Gentleman W, vous parlez d'une liberté importante des femmes...celle du choix qui est le leur poursuivre une grossesse ou non. Autour de moi, les femmes qui ont dû un jour prendre cette décision, ne l'on jamais fait à la légère, mais toujours dans la gravité et dans la réflexion. Parmi toutes les droits acquis par les femmes ces derniers temps, celui-ci est peut être le plus précaire. Il ne s'agit pas de faire du prosélytisme pour ou contre l'I.V.G. car ce que je pense à ce sujet m'appartient, mais simplement de donner à chaque femme confrontée à un jour la difficulté de devoir prendre un décision, le droit de pouvoir le faire selon elle, et uniquement elle. Et ne jamais oublier que toutes les possibilités qu'ont les femmes en matière de contraception sont des acquis récents...même si les jeunes femmes d'aujourd'hui sont nées alors que ces droits étaient entérinés.

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